Le lien humain avant tout.
- Tu joues un rôle central dans la relation avec les chefs électro. Comment les
accompagnes-tu tout au long de leur préparation ?
Le cœur de mon métier, c’est d’accompagner les chefs électro, et leur équipe, de A à Z : dès la préparation du film, jusqu’au chargement du matériel. J’interviens très en amont, souvent dès la pré-liste, avec pour objectif de les guider, de les rassurer, et de les aider à affiner leurs choix.
Ils arrivent généralement avec une liste bien construite, mais elle peut changer suite aux repérages et aux essais. On retrouve souvent les incontournables — LED, HMI, tungstène — mais chaque projet à sa propre identité et ses spécificités selon les envies de la réalisation, le budget, le type de film, les décors, ou encore le style du chef op. Notre rôle, c’est d’anticiper, de tester, d’ajuster.
Concrètement, je m’assure que le matériel qu’ils souhaitent est disponible, je propose des alternatives si besoin, et j’invite les équipes à venir tester certaines configurations sur place. C’est l’occasion pour eux de valider leurs choix ou d’en explorer d’autres, dans des conditions concrètes. Et si un imprévu survient, on réagit immédiatement. Une panne ? On déclenche un TSF Express. L’objectif, c’est de leur garantir un accompagnement fluide, fiable et réactif, à chaque étape.
Je travaille en binôme avec Thierry Cadran, qui a 20 ans d’expérience et une excellente connaissance technique. Ensemble, on forme un duo complémentaire. Je suis également en lien étroit avec le planning : je présente systématiquement la personne qui prendra le relais sur le suivi et je veille à la bonne transmission des infos.
Mais l’essentiel reste la relation. J’accorde une vraie importance à l’accueil : quand les chefs électro et leurs assistants viennent chez TSF, je veux qu’ils se sentent écoutés, attendus, bien reçus. Qu’ils aient plaisir à travailler avec nous. Je reste disponible, je me rends sur les tournages quand c’est utile, et j’entretiens le lien, que ce soit sur le terrain ou autour d’un déjeuner. On est là pour faciliter leur travail, et ça passe autant par la compétence que par la qualité du lien humain. Je suis aussi attentive aux jeunes générations. On accompagne les stagiaires avec bienveillance, parce qu’ils sont les futurs collaborateurs de demain.
L’accompagnement sur-mesure : entre réactivité et expertise
- TSF propose aussi un accompagnement très personnalisé. Peux-tu nous donner un
exemple concret ?
Oui, il arrive régulièrement qu’on doive s’adapter à des demandes très spécifiques. Par
exemple, un chef électro souhaitait utiliser d’anciens projecteurs, avec une esthétique bien
particulière, mais il fallait les rendre compatibles avec la technologie LED. On a cherché ce
matériel partout en Europe, sans succès. Alors, on a conçu une solution sur mesure, en
interne.
C’est typiquement ce qui fait la différence dans notre accompagnement : aller au-delà du catalogue, réfléchir avec eux, fabriquer une réponse quand elle n’existe pas. On intervient aussi sur des sujets techniques comme la distribution électrique ou de configurations complexes. Chaque projet est unique. Notre rôle, c’est d’écouter, de proposer d’anticiper, pour apporter des solutions concrète, et réaliste. L’objectif ? Que le tournage se déroule sans accroc. Je ne suis pas là pour simplement suivre une liste. Je veux qu’ils sentent qu’on est à leurs côtés, techniquement et humainement.
Veille technologique : garder TSF à la pointe de l’innovation
- Ton rôle de veille technologique est aussi essentiel. Comment t’y prends-tu ?
C’est une part essentielle de mon quotidien. La lumière est un secteur qui évolue vite, notamment sur les LED : projecteurs sur batterie, panneaux flexibles, automatisation… Il faut suivre, tester, comprendre, pour pouvoir orienter les chefs électro avec pertinence.
Je fais beaucoup de repérages, je vais sur les salons, je reçois nos fournisseurs qui viennent régulièrement nous présenter leurs nouveautés, faire des démos. On bénéficie d’ailleurs souvent d’avant-premières, ce qui permet de se tenir à jour et d’anticiper les évolutions du marché.
Pour certains équipements, la veille est très poussée. Pour les projecteurs automatiques, par exemple, on a mené une recherche approfondie sur six mois. On a vu quatre fournisseurs, testé les modèles, fait des tableaux comparatifs très précis (IRC, puissance, flux lumineux…), …et sondé les chefs électro, pour recueillir leur retour terrain et identifier les meilleures options. Ce travail nous a permis de sélectionner des projecteurs automatiques étanches, versatiles, riches en option et surtout dont l’IRC est compatible avec un éclairage pour de la fiction ou de la pub.
Le plus grand enjeu est de trouver le bon équilibre entre qualité de la lumière, versatilité, puissance lumineuse, faible consommation et ergonomie. La solution idéale n’existe pas encore, mais on reste en veille active pour identifier les équipements qui s’en rapprochent le plus.
Rester à la pointe, c’est vital. Pour TSF, bien sûr, mais aussi pour pouvoir continuer à accompagner les chefs électro avec exigence. Car innover, c’est aussi mieux répondre aux envies artistiques et aux contraintes du terrain.